Novembre 2018. Rue de Lappe à Paris.
Il est 09h00.
Un rez-de-chaussée. Une pièce nue. Une vitrine, les autres, au dehors, et moi, au-dedans dans un espace qui pour le moment se tait.
L’exposition commence ce soir.
Mes amis imaginaires sont en chemin. Ils ont quitté l’atelier de l’encadreur. Je vais les tenir bientôt dans mes mains, en chair et en os.
Je regarde autour de moi et tente d’imaginer ces fragments de moi disposés sur les murs.
Un processus trotte dans ma tête : les tenir dans les mains dans leur carapace de papier bulles, puis les aligner sur le sol, les uns après les autres, au hasard, m’asseoir face à eux et ensuite ?
S’emparer de cet espace et exposer mon histoire !!!
Je saisis un balai et gagne ainsi quelques secondes sur mes incertitudes.
Un bip sur mon téléphone, le livreur est là. Enfin !!!
Je sors pour aller à sa rencontre. Il extrait un carton plus grand que moi de sa camionnette et m’aide à le porter à l’intérieur de la galerie. Je signe machinalement le document qu’il me tend, le remercie et me voilà de nouveau seul. Enfin, plus tout à fait.
Ils sont là.
Nous pouvons commencer…
Est-ce ainsi une première fois ?